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Bien choisir son film.
23 mars 2014

Detachment

Detachment, un film de Tony Kaye

 - Américain - 1H37 - Genre : Drame

- Date de sortie : le 1 février 2012

Detachment à reçu 5 prix et 10 nominations

Synopsis :

Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement...

 

L'analyse de Mathilde :

Detachment

     Detachment, ou comment dédoubler son âme de son corps et sa conscience du quotidien que l’on vit. C’est ce que s’évertue à faire Henry Barthes, prof d’anglais remplaçant qui écume les lycées de la banlieue de New York en évitant de développer toute attache avec les élèves ou ses collègues qu’il observe avec une once d’assentiment forcé dans son regard éteint. Detachment, c’est l’histoire de cet homme qui feint une vaine insensibilité afin de s’immuniser contre les souffrances de la vie et des rencontres qu’il fera tout au long du film. 

Dès le générique du début, le réalisateur d’Americain History X se démarque. Les noms des acteurs défilent sur un tableau noir, marqué à la craie, effaçables comme on aimerait que le soient les profondes stigmates qui transparaissent au travers des discours des narrateurs expliquant comment ils sont devenus profs. On apprend des uns que c’était leur vocation de toujours, des autres qu’ils éprouvaient de la répulsion envers ce métier avant même de l’exercer, et d’un petit dernier, Adrien Brody, qu’il aimerait pouvoir guider les brebis égarées que sont ses élèves, mais qu’il ne le peut pas. Cet homme meurtri par un passé trouble que l’on découvrira petit à petit, aurait souhaité apporter à ces jeunes l’apprentissage qu’il n’a jamais eu, l’encadrement dont il rêvait étant plus jeune. Mais le conditionnel souligne l’absurdité de ce salut auquel lui-même semble ne pas croire.

Henry Barthes, lui, est toujours là. Lui et son thème musical, sa voix traînante, ses yeux de chien battu, sa démarche lente mais assurée. Il est là, lui et ses discours dénués de tout sentimentalisme. Il pourrait passer pour le pleurnichard de service, celui qui dépend d’une vie misérable mais ne déploie aucun effort pour en changer. Mais non.

Ce qui est admirable, dans Detachment, c’est que ce film porte sur l’enseignement dans les lycées difficiles et du lot de souffrances qu’apporte avec lui ce métier de haute-voltige qu’exerce le héros. Mais jamais ô grand jamais celui-ci ne semble se plaindre. Il se contente de raconter, de constater, sous la forme d’une sorte d’interview ou de monologue où il s’adresse à un interlocuteur invisible. Il commente, parfois, ce que lui seul peut voir de son œil impassible, de son regard impénétrable, de son absence d’attachement affectif à toute forme de vie humaine.

Mais là où le scénario pêche, c’est lorsque, à force de vouloir compenser l’imperturbabilité du personnage d’Adrien Brody en surchargeant d’expressivité les autres enseignants, on finit par tomber dans le cliché, les deux extrêmes qui énervent à trop tendre d’un côté ou de l’autre. On retiendra par exemple le cas d’une prof trop jeune et trop belle pour être crédible dans son rôle de dure à cuire face à ces âmes perdues. Ou encore le respect que gagne presque instantanément Barthes en exposant dès le premier cours sa philosophie « jemenfoutiste » selon laquelle rien ne peut l’atteindre, et que si quelqu’un ne veut pas être là, qu’il n’y soit pas. Qu’il parte.

En revanche, on remarquera du début à la fin la perfection des jeux d’acteurs : Adrien Brody, Lucy Liu en prof désespérée, et Sami Gayle en jeune prostituée avec qui le héros tisse un lien tout particulier, au point de l’accueillir chez lui et d’en prendre soin comme de sa propre fille. Mais encore une fois, certains s’irriteront face à ces clichés ; naturellement, la pute rebelle a une tête d’ange qui ne peut qu’attiser la compassion, la martyre de la classe (incarnée par la fille-même du réalisateur) est une obèse mal dans sa peau de semi-gothique dont la dernière apparition à l’écran est d’un mauvais goût écœurant, et bien sûr, Barthes expose lui aussi sa croix et sa bannière qui exaspèrent de par leur inutilité et la redondance avec laquelle ils sont amenés à l’écran. À savoir des flashbacks façon sépia vieillot ensanglanté qui dégoûtent ne serait-ce que par les filtres utilisés, sans compter ce qu’il s’y passe.

En bref, on s’interroge sur la finalité de ce film. Simple divertissement, fable moralisatrice, prouesse artistique (je vous laisse le plaisir de découvrir la délicieuse mise en scène) ou autre ? À vous de juger, tout dépend de la façon dont vous observez ces scènes qui regorgent de mille et une subtilités à interpréter d’autant de façons différentes.

ma note 4/5.

Mathilde 


Detachment Bande Annonce en VO sous titré Fr.


Avec dans les rôles principaux : 

Adrien_BrodyMarcia_Gay_HardenJames_Caan

Adrien Brody dans le rôle de Henry Barthes

Marcia Gay Harden dans le rôle du Proviseur Carol Dearden

James Caan dans le rôle de Charles Seaboldt

Christina_HendricksLucy_Liu

Christina Hendricks dans le rôle de Sarah Madison

Lucy Liu dans le rôle de Doris Parker


Infos :

Année de production : 2012

Scénariste : Carl Lund

Distributeur : Pretty Pictures

Productions : Kingsgate Films

Detachment est sortie en DVD et en Blu-Ray le 28 Aout 2012

Box Office France : 215 980 entrées (134 120 pour Paris)

Budget : 85 000 000 $

RECETTES
Démarrage USA
Etats-Unis
Reste du monde
Total
11 100 $
72 689 $
- $
72 689 $ 

A mon avis :

Très peu d'entrées en salle, donc soit le film n'à pas été apprécié soit il est vraiment passé inaperçu. En tout cas, il mérite d'avoir une seconde chance.

Et bien évidement j'espère avoir votre retour ... :)

Bon film

Sly L.

Disponible en VOD avec CanalPlay

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