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Bien choisir son film.
18 octobre 2016

L'Évangile selon Saint-Matthieu, de Pier Paolo Pasolini (1964)

 

Un film de Pier Paolo Pasolini

(Il Vangelo secondo Matteo) 

 

 /// Année : 2007 /// durée : 2h20 /// Genres : DrameHistoriqueBiopic ///

 Nationalité : Français, Italien /// Distributeur Columbia TriStar Films

 /// N&B ///

 

Avec : Enrique Irazoqui, Margherita Caruso, Susanna Pasolini

L'Évangile selon Saint-Matthieu

 

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Le Synopsis :

La vie du Christ selon Saint-Matthieu et Pier Paolo Pasolini. Une reconstitution fidèle de l'Evangile.

 

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La Chronique de Mathilde

Dans les archives du 7ème art ...

 

Un miracle évangélique du cinéma !

 

Plus connu pour son très controversé Salo, ou les 120 Journées de Sodome (1976), Pasolini est également un écrivain et poète assassiné en 1975 sur la plage d’Ostie, en Italie.

Entretenant une relation plus qu’ambigüe avec sa mère, pleurant la mort de son frère et exorcisant ses démons à travers des poésies en écriture frioulane (dialecte italien), Pasolini est un artiste aux sujets de prédilection éclectiques, universels, et surtout qui traversent les époques.

Dans l’Évangile selon Saint-Matthieu, il nous propose une mise en scène fidèle au Nouveau Testament, où sa mère tient le rôle de Marie, où Judas transpire la félonie et où la musique tient un rôle phare du début à la fin de l’œuvre…

 

Pasolini a 42 ans lorsqu’il réalise l’Évangile selon Saint-Matthieu, « un miracle évangélique du cinéma » selon Le Monde, une version, selon moi, agréablement épurée de tout arabesque de mise en scène, où les acteurs sont sobres, expressifs sans parler, sages.

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Le noir et blanc de rigueur pour l’époque ajoutent un grain d’image auquel s’ajoute une lumière vacillante qui rappelle les moyens du bord disponibles en 1964. Lorsque l’on prend l’œuvre artistique de Pasolini dans son entière considération, il apparaît comme passionné par les notions de perspective et de profondeur, de double-énonciation.

Ici, le réalisateur italien s’amuse des multitudes de possibilités que lui offre une caméra, jouant sur les profondeurs de champs et l’échelle des plans qui se succèdent lorsque le Christ réunit Pierre, Jacques, Jean, Matthieu, Thomas pour accomplir leurs fameuses missions ; les visages sont introduits par des zooms compensés qui frappent de par leur vivacité, et qui souligne l’expressivité des sujets filmés comme autant d’effet de style qui parsèment tout le film.

 

Le Christ, incarné par Enrique Irazoqui, a un visage qui sied fortement au rôle ; des yeux sombres, profonds, un regard posé et une parole sainte qu’il prêche aussi naturellement que certains autres comédiens surjouent de manière très exaspérante.

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On connait d’ailleurs la propension de Pasolini à provoquer, à en mettre plein la vue, à surprendre et à apparaître là où on ne l’attendait pas. Avec cet Évangile, l’artiste signe une sorte d’hommage à sa mère qui tient le rôle de Marie, et dont il évoquera l’influence dans ses Poèmes de Jeunesse, qu’il réécrira tout au long de sa vie selon ses états d’esprit.

Dans ces deux œuvres, on retrouve les jeux de mise en scène et une écriture fine, précise, affutée d’une passion pour l’art exploité. Ici, la photo met en exergue le faciès du Christ qui distribue ses prières comme ses pains. Ses fidèles sont aussi muets que les musiques se succèdent de manière prosodique. À l’appel : Bach, Webern, Mozart, Prokofiev et quelques chants révolutionnaires russes qui viennent bercer les interactions du Christ avec les mortels.

 

Cependant, Pasolini contourne un peu trop facilement les obstacles de mise en scène qui font justement tout le sel du sujet traité ; comment, en 1964, multiplier des pains à l’écran et transformer de l’eau en vin quand les effets spéciaux n’ont pas encore vraiment fait leur apparition ?

Tout simplement par une succession de raccord-regard du Christ qui observe une corbeille de pain, puis un plan sur le pain en question, retour sur le Christ, un clignement d’œil, et plan final sur DES corbeilles de pains. Voilà, le tour est joué.

La fausse note s’étend jusque dans les doublages en français des répliques initialement en italien. Dommage, mais la faute n’est ici pas à Pasolini. Ce dernier s’en sort après plus de deux heures de film qui semble avoir subi le joug de son perfectionnisme tant les plans sont propres, précis, cadrés et enchaînés avec soin. Il aurait probablement fallu s’attarder davantage sur la bande-sonore diégétique, un peu brouillonne lorsque la musique saute d’un coup, sans raison au milieu d’un plan. Mais loin de moi l’idée d’un mauvais résultat final.

 

Pasolini nous propose sa propre mise en scène qui convoque nos plus lointains souvenirs de catéchisme et rappelle l’étendue de l’influence moraliste du personnage biblique, encore aujourd’hui, et ce à travers les siècles. Comme Jésus le proclame, « il ne vient rien abolir, mais parfaire au contraire ». De quoi donc méditer en ces temps troubles où beaucoup confondent religion et excès de zèle. Et de quoi, bien sûr, rappeler par cette adaptation sobre, pure, égale à elle-même, que toutes les religions se valent et ont pour même but : la paix.

 

Mathilde....                                             

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Nouveaux critères de notation

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3/5

4/5 5/5

4/5

La note : 16/20


Les notes du film sur le réseau au 18/10/2016  

(Par les téléspectateurs)

Metacritic -------------------- 0/10 pour 0 votant

IMDB --------------------------- 7,9/10 pour 7 866 votants

ALLOCINE ------------------- 3,8/5 pour 55 votants

SensCritique --------------- 7,9/10 pour 910 votants

Cinétrafic -------------------- 3/5 pour 5 votants

RottenTomatoes ---------- 0/5 pour 0 votant

 

 

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Billet de Mathilde et Intégration Sly

Sources : AllocinéJpbox-officeTITANUS

 ARCO FILM S.R.L. | COMPAGNIE CINEMATOGRAPHIQUE DE FRANCE | TITANUS | 1964

 

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