Whiplash
Un film de Damien Chazelle
(2014)
Film : Américain
Distribué par : Ad Vitam
Dure : 1h46 min
Genre : Drame, musical
Sortie sur nos écrans : 24 décembre 2014
Avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser
14 prix et 16 nominations
L'histoire
Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...
Bande Annonce Officielle (VOSTFR)
WHIPLASH Bande Annonce Vost fr (2015)
Sans aucune concertation, Mathilde et moi, avons chacun de notre côté visionné et écrit notre ressenti sur ce film. C'est pourquoi j'ai décidé de laisser les deux critiques en ligne.
L'analyse de Mathilde
Vous êtes un grand fan de Phil Collins et ses duos de batterie débridés avec Chester Thompson ? Vous idolâtrez le groove de Manu Katché, la fureur d’Antonio Sanchez récemment mis à l’honneur dans le Birdman d’Iñarritu, ou tout simplement le jazz ? Vous êtes juste mélomane, musicien, cinéphile, ou un spectateur qui ne sait pas à quoi s’attendre avec Whiplash ? Alors, qui que vous soyez, ce film est fait pour vous.
Whiplash s’ouvre sur une musique jazzy qui met l’eau à la bouche, tant pour les inconditionnels de jazz que pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Keith Jarrett, Duke Ellington, Stan Getz et autre Miles Davis.
L’histoire d’Andrew Neiman ne tarde pas à se mettre en branle face à un chef d’orchestre incarné par un J. K. Simmons fidèle à lui-même. Car dans les Studios Shaffer, l’ambiance n’est pas à la franche camaraderie, et Neiman est sélectionné par le très célèbre et très redouté Terence Fletcher pour monter en grade et se permettre d’espérer une carrière aussi glorieuse que celle de Bird, alias « Charlie Parker » (voir le film éponyme de Clint Eastwood, 1988).
Une tension militaire s’instaure dans cet apprentissage plus que rigoureux ; c’est d’un acharnement presque maladif dont fait preuve Fletcher, mais il est de ces enseignants que l’on sait tortionnaires pour le bien de leurs élèves. Sans réellement accepter ni se révolter contre ces méthodes peu catholiques, Neiman subit et s’applique, éclaboussant ses Charley d’un sang aussi vif que ses baguettes et brillamment mis en scène par des gros plans significatifs.
On ramasse justement des (très) gros plans à la pelle, mais ce n’est que pour mieux montrer la musique sous une image d’épreuve physique qui requiert autant de rapidité et de réflexes que de forces dans les bras.
La caméra s’excite bien souvent au rythme de la batterie, laissant la place à un kaléidoscope de plans mêlant cette passion brûlante pour la batterie, à la vie quotidienne dans laquelle Neiman reste malgré lui assez détaché. C’est même d’ailleurs d’un monologue presque comique qu’il congédie sa copine, anticipant déjà les reproches qui lui tomberont dessus lorsqu’elle aura compris que la batterie serait toujours la priorité de Neiman.
L’éclairage, pure lumière artificielle presque du début à la fin, est impeccable. Les mouvements de caméra sont calqués sur les émotions, sur la tension palpable entre les deux adversaires qui s’affrontent sur le ring.
Parfois même s’installe l’impression d’assister à un remake de la délectable première partie du Talentueux M. Ripley (Anthony Minghella, 1999).
Les férus de jazz se régaleront des« private jokes » qui ne sont pas tant des « jokes » que des histoires entre initiés, retraçant les parcours des grands génies de l’histoire de la musique. Titillant les plus mélomanes d’entre nous et suscitant la curiosité des autres, Whiplash donne des frissons comme un bon vieux concert live de Marcus Miller ou de Kyle Eastwood, le « fils de... ».
La rapidité ahurissante et les soli de batterie assez décourageants pour les novices provoquent des impatiences, des envies subites d’aller courir un marathon, histoire d’évacuer ce trop-plein d’énergie qu’a instillé en nous cette vivacité épileptique.
En revanche, et ça se comprend, d’aucun pourrait fustiger la redondance de certaines scènes, offrant la sensation de n’assister qu’à une accumulation de plans indissociables et ne prenant pas en compte l’environnement du jeune prodige. Mais cette autarcie, cette impression de huis-clos presque étouffante souligne justement la fureur dans laquelle le personnage est plongé, faisant fi de toute distraction que sont la vie, sa copine ou même les autres musiciens que l’on a vite fait d’évincer.
Personnellement, je me suis fait une petite frayeur à quelques minutes du clap final. Un retournement de situation qui se résume à une vengeance tellement clichée que j’ai craint que l’image laissée dans les esprits après le générique en fût gâchée. Que nenni. Bien au contraire. Ce plat qui se mange froid n’a fait que relever cette sauce piquante et si « groovy » ; on aimerait que la dernière démonstration ne s’arrête pas encore. Et ce n’est pas le cas. Les plans rapides et épileptiques s’enchaînent, s’attardant passionnément sur le détail des peaux et des cymbales où scintillent des perles de sang et de sueur. Les baguettes s’agitent, s’arrêtent, sont à leur tour acteur principal de cette séquence finale. Il s’agit presque de macrophotographie, où toute la puissance émotionnelle du film jaillit dans un dernier éclat.
L’aisance du gamin (de 27 ans en vrai, mais quand même) fait sourire. Elle se poursuit sur le fameux Caravan de Duke Ellington, et s’achève. Difficile alors de rester de marbre.
Whiplash (un titre d’Hank Levy, un compositeur saxophoniste) résonne encore dans les esprits comme une ritournelle que l’on se surprend à siffloter intérieurement, après avoir espéré l’entendre encore une fois. Juste une fois.
Whiplash fait donc partie de ces films qui passent à vitesse grand-V, laissant pantois et muet d’admiration à l’apparition du générique de fin. Béat même, un sourire aux lèvres face à tant de prodige. Un vrai coup de baguette magique !
Pour résumer, un peu comme Bird ou Ray (Taylor Hackford, 2005), Whiplash, réjouissant, donne bien envie de réécouter les vieux classiques repris par les génies des temps modernes au festival de jazz de Marciac.
Mathilde
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L' avis de Sly
Tout simplement grandiose !
Au départ, Whiplash n'a vu le jour qu'au format court métrage, faute de moyen. Damien Chazelle, jeune réalisateur, présenta son oeuvre au Festival du film de Sundance en 2013. Il y remporta le prix du Jury, ce qui lui permit de récolter les fonds nécessaires pour en faire un long métrage.
C'est, comme ci Damien Chazelle avait eu une révélation. Et ce n'est rien de le dire, tout y est, l'émotion, la passion, la souffrance physique et psychologique. Il filme tout, sans rien laisser au hasard. Il joue et use de tous les plans de caméra pour nous faire vivre le plus intensément possible, le rythme effréné, la puissance et la technique qu'un batteur doit fournir.
Lui-même ayant été batteur dans un conservatoire durant 4 ans, il savait ou et comment mener son film, tel un chef d'orchestre. Et c'est bien de cette relation-là, qu'il nous parle. D'un côté, un professeur, amoureux du jazz, déterminé à trouver son jeune prodige, et de l'autre un élève, qui n'a qu'une ambition, devenir le meilleur batteur de Jazz de sa génération. Une relation remarquablement transposéeà l'écran.
Pour réaliser Whiplash, Damien Chazelle, s'est entouré d'acteurs expérimentés dans la musique, ce qui a dû lui simplifier énormément la tâche et lui a permis de le tourner en 19 jours.
En effet, Miles Teller, 27 ans au moment du tournage, batteur depuis l'âge de quinze ans, a réalisé 70% des prestations du film, non sans entraînement intensif pour parfaire sa technique. J.K. Simmons, a été diplômé de l'Université du Montana et se destinait au métier de compositeur.
"On pourrait presque dire que ce rôle à été écrit pour lui ";
Et ça se ressent, au-delà de son jeu d'acteur, qui est brillant, on le voit s'imprégner, vibrer pour cette musique. Une émotion qui transperce l'écran et qui accompagne de façon exceptionnelle l'énergie de ce chef d'oeuvre.
Whiplash est grand, Whiplash est un monument aussi grace à sa bande son.
On y trouve des titres de Jazz de renom tel que Caravan - Duke Ellington & Juan Tizol (1952) et Whiplash de Hank Levy (1979). Ainsi que des morceaux fabuleux écrits pour le film signé Justin Hurwitz ou encore Tim Simonec.
Pour conclure, ne vous privez surtout pas de visionner ce film. Même si on n'est pas passionné par la musique, l'interprétation est juste incroyable.
Sly L
Quand est-il sur le réseau ?
Le baromètre au 13 mars 2015
Excellent (5347 notes) |
Très bon (36 notes) |
Excellent (9 notes) |
Bien (9400 votes) |
Miles Teller rôle : Andrew Neyman - J.K. Simmons rôle : Terence Fletcher -
Paul Reiser rôle : Le père d'Andrew - Melissa Benoist rôle : Nicole
Stats et infos
Le réalisateur
Damien Chazelle
Métier pour le film
Réalisateur et scénariste
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Année de production : 2014
Sociétés de Productions : Blumhouse Productions, Bold Films, Right of Way Films
Distribution : Ad Vitam
Editeur : nc
Musique de Justin Hurwitz, écoute gratuite EXTRAIT DE LA BO (Whiplash - Selections from the Soundtrack - Justin Hurwitz - Tim Simonec)
Budget : 3.3 M$
Démarrage France |
138 431
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Entrées France |
608 176
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Démarrage Paris |
53 718
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Entrées Paris |
246 088
|
Démarrage USA |
135 388 $
|
Etats-Unis |
12 265 000 $
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Reste du monde |
901 902 $
|
Total |
13 166 902 $
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Rentabilité Monde |
399 %
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Critique et intégration Sly
Sources : Allociné, Cinéfil, SensCritique, Cinétraffic, Wikipédia, Imdb, Zimbio, Box-Office